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Balenciaga verse dans l’imitation de la babouche marocaine :Inspiration ou appropriation culturelle ?

  • jihanemouhib
  • Mar 22, 2024
  • 2 min read

Updated: May 15, 2024

Dans l'arène vibrante de la mode, où le passé et le présent se tissent dans une étoffe de futurisme et de tradition, Balenciaga, la maison de luxe au renom mondial, se trouve une fois de plus au cœur d'une tempête. Cette fois, c'est la collection printemps-été 2024 qui soulève des vagues de controverse, embrasant les passions et les débats autour d'une question aussi vieille que la mode elle-même : s'agit-il d'inspiration ou d'appropriation culturelle ?


La pomme de discorde ? Une paire de mules pour hommes, évoquant avec une ressemblance frappante les babouches traditionnelles marocaines. Proposées en denim et en cuir noir, leur prix oscille entre 795 et 995 dollars, un montant qui, loin de n'être qu'une question de luxe, soulève des interrogations sur la valeur accordée à l'authenticité et à l'origine culturelle d'un objet.


BABOUCHE BALENCIAGA



L'accusation portée par de nombreux Marocains est grave : appropriation culturelle. Pour eux, Balenciaga s'est non seulement approprié un élément distinctif de leur patrimoine sans y faire référence, mais l'a fait d'une manière qui rappelle les époques sombres du colonialisme, où la domination s'exerçait aussi par le pillage culturel et l'exploitation des savoir-faire locaux.

Mais qu'est-ce qui distingue l'inspiration de l'appropriation ? La nuance réside souvent dans la reconnaissance et l'hommage rendus à la culture d'origine. Dans le cas de Balenciaga, l'absence de mention ou de célébration des racines marocaines des mules a été perçue non comme un emprunt respectueux mais comme une usurpation.


Répétition ou Réinvention ? Les Polémiques Précédentes de Balenciaga


Ce n'est pas la première fois que la marque navigue dans les eaux troubles de la controverse. De l'écho du «sagging» afro-américain dans ses créations à la réinterprétation audacieuse des sacs IKEA et Tati, Balenciaga, sous la direction artistique de Demna Gvasalia, semble flirter avec les limites de l'acceptable, voire du légal, jouant sur les sept différences qui séparent l'original de la contrefaçon.

Mais au-delà du bruit et de la fureur, il y a une question plus profonde sur l'évolution de la mode et sur le rôle des créateurs dans une société globalisée. Doit-on voir dans ces choix une forme de critique sociale, un commentaire sur la valeur que nous accordons aux objets et à leur origine, ou bien s'agit-il simplement d'un calcul visant à provoquer et à capturer l'attention dans un monde saturé d'images et de messages ?


Un Dialogue Nécessaire


La controverse autour de Balenciaga nous invite à un dialogue nécessaire sur les frontières entre l'inspiration et l'appropriation, sur le respect des cultures et sur la manière dont nous valorisons le patrimoine matériel et immatériel des peuples. C'est dans cet espace de discussion que nous pouvons espérer trouver un équilibre, reconnaissant à la fois le pouvoir de la mode de transcender les frontières et la nécessité de le faire avec respect et reconnaissance.


Balenciaga se retrouve une fois de plus au carrefour des regards, rappelant que la mode, dans toute sa splendeur et sa complexité, reste un reflet de nos sociétés, de nos tensions et de nos aspirations. Entre hommage et controverse, le chemin est étroit, mais c'est peut-être dans cet équilibre précaire que réside la véritable essence de la création.

 
 
 

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